Biens d’équipement industriels : le crédit-bail mobilier, pivot de la reprise


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Pénalisé par la pénurie de semi-conducteurs, qu’aggrave la crise ukrainienne, le secteur des biens d’équipement industriels devrait toutefois redémarrer en 2023. Souple et répondant bien au souci actuel des industriels de privilégier l’usage à la propriété, le crédit-bail mobilier devrait être l’un des principaux modes de financement de cette reprise.

Machines-outils, équipements électriques, d’ingénierie ou de construction… Vaste, le secteur des biens d’équipement industriels occupe une place de poids dans l’économie française. À elles seules, les industries mécaniques, par exemple, représentent près de 135 Mrds € de chiffre d’affaires et de 600 000 salariés*.

Comme de nombreux secteurs d’activité, celui des biens d’équipements avait particulièrement souffert en 2020 du fait de la pandémie. L’activité avait marqué le pas : – 13 % en 2020, par exemple, pour les fournisseurs de biens d’équipement pour la manutention, la construction, le traitement fluidique, la sidérurgie et la production industrielle.

Une conjoncture 2022 difficile **​

Grâce à une demande plus vigoureuse du fait du rattrapage post-pandémie, l’activité est repartie à la hausse en 2021. Une hausse toutefois enrayée en 2022 par des phénomènes conjoncturels pénalisants tels que la pénurie de certaines matières premières due à la surchauffe mondiale ou encore les difficultés d’approvisionnement liées à la guerre en Ukraine.

Ainsi, selon Xerfi, organisme spécialisé dans les études sectorielles, le taux d’utilisation des capacités de production (TUCP) dans l’industrie manufacturière plafonne depuis fin 2021 autour de 78 %, ce qui ne permet pas d’entretenir suffisamment les besoins en nouvelles machines. Cet indicateur tombe à 67 % pour l’industrie automobile. L’inflation du prix des matières premières et de l’énergie a tendance à peser sur la marge et la trésorerie des industriels, réduisant leur capacité à investir dans de nouveaux équipements.

Couplé à la baisse des impôts de production, le plan de relance apporte toutefois un coup de pouce précieux à certains secteurs, en particulier la machine-outil.

Des volumes attendus à la hausse en 2023

Dans ce contexte atone, tous les regards se projettent désormais vers 2023. Même si la baisse du pouvoir d’achat des Français devrait continuer à générer des répercussions néfastes sur la demande en biens manufacturés, les volumes d’activité devraient repartir à la hausse.

Ainsi, le chiffre d’affaires des machinistes est attendu à + 1,4 % (chiffre Xerfi) pour 2023. Une reprise favorisée par le redémarrage des industries automobile et aéronautique. De fait, la création de nouvelles lignes de production et la montée en charge des lignes existantes devraient stimuler le besoin en matériels (machines de formage des métaux, pompes et compresseurs, engrenages, etc.).

À noter également : les équipementiers devraient bénéficier de marchés dynamiques tels que la rénovation énergétique. Celle-ci aura un impact positif pour les fabricants d’équipements CVC (chauffage, ventilation et climatisation) : générateurs d’air chaud, équipements à rayonnements infrarouge, pompes à chaleur, etc. Enfin, le boom du e-commerce devrait renforcer les besoins en machines d’emballage.

Des utilisateurs de matériel de moins en moins désireux d’en être propriétaires

Pour financer ces nouveaux équipements, le crédit-bail mobilier va continuer à jouer un rôle-clé. Au regard de l’obsolescence rapide des technologies, l’investisseur est en effet appelé à rechercher un type de financement plus souple que le prêt bancaire classique. Dans de nombreux cas de figure, il devrait ainsi privilégier l’usage du matériel (avec les évolutions et les services associés) plutôt que sa propriété.

Ce n’est alors plus la valeur patrimoniale du matériel qui importe mais son coût d’utilisation, incluant le montant du loyer. Dès la signature du contrat il sera prévu que le locataire de l’équipement puisse exercer, s’il le souhaite, son option d’achat en fin de contrat pour un prix déterminé. Généralement comprise entre 3 et 7 ans, la durée de ce contrat varie selon les matériels financés et doit bien sûr se rapprocher de la durée de l’amortissement fiscal de l’investissement réalisé. Parmi les nombreux avantages, rappelons la possibilité de réaliser un premier loyer majoré, et augmenter ainsi les charges d’exploitations.

Pour tous ces avantages, on voit que le crédit-bail est particulièrement adapté au besoin en investissement en matière de biens d’équipement. Ce mode de financement devrait pouvoir accompagner la reprise qui est attendue sur ce secteur d’activité en 2023.

*  Source Fédération des Industries Mécaniques (FIM), chiffres d’avril 2022

** Etude Xerfi sur les machines est équipements du 24 juillet 2022

 

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